ANNE-FRANÇOISE TOUANEN
BIOGRAPHY
Née à la Baule, Anne-Françoise Touanen passe sa jeunesse en Bretagne. Elle fait des études de langues à Munich où elle travaille de 1972 à 2004 en qualité de traductrice-interprète officielle. Parallèlement à cette activité, elle se consacre à sa passion pour la peinture. Une première présentation de ses toiles a lieu en 1989 à Munich, où elle enchaîne, jusqu’en 2006, de nombreuses expositions.
Depuis 2005, l’artiste vit et travaille à L’Île d’Yeu, où elle a créé son atelier-galerie.Architecte de la couleur, Anne-Françoise Touanen charpente ses huiles sur toiles en solides et lumineuses strates, abstraites et presque monochromes convoquant les bleus, les gris, les blancs du ciel et de la vague ou les couleurs vives du quai et du bateau. Ces strates d’affirmation spontanée sont structurées telles des murs en pierres sèches et agencées comme une architecture de vitraux. « Vitraux des profondeurs
» sans plomb, la puissance des couleurs et l’épaisseur de la matière picturale suffisant pour s’imposer d’en-dessous, pareilles à une fortification qui soutiendrait la nef.
Nourrie par le milieu marin et l’architecture de l’Île d’Yeu où elle vit, Anne-Françoise Touanen touche, dans une démarche d’abstraction, les coulisses du visible, l’essence de la matière. La mer est source d’inspiration première, élément symbolique pris entre ciel et terre, métaphore de l’âme, de ses remous, de ses ressacs. Puis l’architecture, œuvre de l’homme, signe la présence du petit dans l’infiniment grand. Mer et pierre se confondent, répondant à une double aspiration : aspiration à l’immensité, au spirituel et à l’in(dé)fini ; aspiration à l’intime, au terrestre, au simplement humain. La pierre, refuge où l’âme humaine jette l’ancre ; la mer, espace où, larguant les amarres, elle comble son désir d’infini. De cette dualité n’émerge pas, chez la peintre, le chaos, le tourment ni le désordre, mais l’harmonie réconciliatrice des aspirations contradictoires qui nous habitent.
Mon but n’est pas la représentation de la nature mais l’expression de son âme, ce qui mène tout naturellement à la quête de l’immatériel, de l’insaisissable et du spirituel. Entre une tendance éruptive et chaotique, caractérisée par l’épaisseur du trait, la rapidité et le mouvement du geste pictural et d’un autre côté la tentative d’ordonner, de structurer, d’harmoniser, de purifier sans perdre la dynamique, je recherche un équilibre entre le chaos et l’ordre, la dissonance et l’harmonie, le hasard et la finalité.
